Régime sans gluten : pour qui, pour quoi, pour quand ?
Il n’est plus rare de trouver autour de soi quelqu’un qui est intolérant au gluten ou qui a décidé de le proscrire de son alimentation. A cette annonce, la première réaction est de mesurer le courage et la volonté de cette personne. Constat : le gluten est partout.
Manger sans gluten c’est un raccourci pour dire bannir sans demi-mesure tous les produits contenant du gluten de son alimentation. Invisible à l’oeil nu, le gluten est pourtant omniprésent.
Où se trouve le gluten ?
Pas uniquement synonyme de blé, on retrouve cette petite protéine dans de nombreuses céréales.
- l’orge
- le seigle
- l’avoine
- la semoule
Là où le gluten se fait plus discret, mais pas moins dangereux, c’est quand il sert de liant dans l’agroalimentaire. Il est alors à traquer à peu près partout :
- dans les plats préparés sous vide
- les frites surgelées
- les sauces
- certains alcools comme le gin ou la bière
- la confiture
- les mélanges d’épices (curry et cumin)
- certains bonbons
Le véritable défi n’est pas de savoir où se trouve le gluten, mais plutôt là où il n’est pas.
A qui s’adresse le sans gluten ?
L’intolérance au gluten ou maladie coeliaque concerne environ 1 français sur 2 000. Elle peut se déclencher à n’importe quel âge et provoquer des troubles digestifs importants. Une alimentation sans gluten se veut la promesse d’une alimentation plus saine. Intolérants ou non, elle est gage de bien faits intestinaux et d’une meilleure digestion.
Les conséquences de l’intolérance :
- destruction des parois de l’intestin grêle
- trouble du sommeil
- maux de tête
- mauvaise circulation du sang
- prise de poids
Le régime sans gluten est-il vraiment une bonne idée ?
Consommer sans gluten sans être intolérant c’est se lancer à la chasse aux étiquettes pour des bienfaits encore flous. C’est chercher l’aiguille comestible dans une botte de foin alors qu’on pourrait se contenter du foin. Le gluten n’est pas l’ennemi public n°1 de tout le monde.
L’exclure d’une alimentation dont il était la base c’est aussi devoir le remplacer. Ses alternatives sont souvent riches en sucres et n’ont pas le même pouvoir de satiété. Et si le régime sans gluten nous faisait prendre du poids ?
Sans gluten = sans goût ?
Sans gluten ne veut pas dire sans saveur. No glu, La Chassagnette, Helmut Newcake, My free Kitchen, toutes ces adresses ont un point commun, elles cuisinent sans gluten. On y trouve des pains, des pâtisseries, des pâtes, et même des bières sans gluten.
Leur véritable succès est de faire oublier le grand absent de leurs produits. Voilà de quoi réjouir les intolérants, mais pas seulement, car si le gluten est une contrainte pour certains, il est une tendance pour d’autres.
Toutefois, toutes les alternatives à la farine de blé n’ont pas été trouvées, en témoigne Helmut Newcake qui a offert une semaine de vacances à ses employés le temps de la galette des rois. La pâte feuilletée, ce sera peut-être pour l’année prochaine.
Les enseignes sans gluten restent rares en dehors de la capitale et exercent des prix parfois exorbitants. Marie est intolérante depuis 13 ans et témoigne, « là où on trouve beaucoup de restos sans gluten c’est en Italie ». Belle surprise pour le pays des pâtes et de la pizza.
On s’y met ou pas ?
Le sans gluten coûte cher pour qui ne bénéficie pas d’une ordonnance lui permettant de subventionner ses produits alimentaires à hauteur de 45€ par mois. Un régime qui apparaît donc comme un caprice de temps et d’argent. Le sans gluten médicalise nos assiettes, et pas seulement celles des malades.
Le régime sans gluten est en passe de devenir aussi populaire que le régime bio . Il est relayé par des célébrités qui s’y sont mises comme Jenifer Anniston, Bill Clinton, Victoria Beckham ou Gwineth Paltrow.
Personne n’est à l’abri de se découvrir hyper-sensible au gluten et de devoir rejoindre les rangs du gluten free. L’avantage de la tendance c’est de pouvoir trouver plus facilement des produits sans gluten.