Le CAC40, c’est quoi exactement ?
Le CAC40 est connu comme le loup blanc : difficile de passer à côté de cet acronyme répété à la télévision, à la radio et dans les journaux. Pourtant, je sais, pour l’avoir testé auprès de mes amis, que sa signification échappe à la plupart des gens, hormis le fait qu’il est lié à la Bourse. En somme, le CAC40, on sait tous ce que c’est, mais pas vraiment. Après avoir lu ce billet, vous ne serez plus dans l’ignorance de notre principal indice boursier !
La Bourse ou la vie
Le CAC40 est, en substance, le principal indice boursier de la place de Paris. Chaque bourse dans le monde possède son indice phare, celui qui est le plus observé par les experts et les investisseurs : à New York, on parle du Dow Jones ; à Tokyo, c’est le Nikkei. Il a été créé en 1987, et est entré en vigueur le 15 juin 1988.
Précisément, le sigle signifie Cotation Assistée en Continu : ce qu’il faut comprendre, c’est que sa valeur varie en permanence, qu’elle est mise à jour toutes les 30 secondes, les jours de cotation, à savoir les jours ouvrés entre 9h00 et 17h30. Le nombre « 40 », quant à lui, provient du fait que l’indice regroupe 40 entreprises parmi les 100 premières capitalisation françaises.
CAC40, comme « 40 entreprises »
Le CAC40 est comme un « panier » composé des 40 sociétés françaises dont les volumes d’échanges de titres sont les plus importants, parmi les 100 premières capitalisations. Le poids de chaque société est déterminé en fonction de sa capitalisation sur NYSE Euronext (qui est la première place de marché au niveau européen).
Précision : la capitalisation boursière est le nombre d’actions qui composent le capital de la société lors de son entrée en bourse, multiplié par le cours de la bourse. Ce poids de capitalisation d’une valeur sur l’indice est plafonné à 15% (ce qui fut, par exemple, le cas de Total en 2004).
Ces 40 entreprises, ou valeurs, représentent l’ensemble des secteurs d’activité en France. De fait, le CAC40 est mis à jour très souvent dans le but de respecter cette représentativité. Les entrées et sorties de l’indice sont décidées par le conseil scientifique de NYSE Euronext, conseil composé d’experts indépendants qui se réunissent tous les 3 mois, ou dans le cas d’une opération financière exceptionnelle (par exemple la fusion de deux grandes entreprises, comme GDF et Suez).
Les critères retenus pour la présence dans cet indice sont :
- Le volume des transactions sur le titre de l’entreprise
- La représentativité des secteurs d’activité
Capitalisation et représentativité
Depuis le 1er décembre 2003, le CAC40 s’est aligné sur le fonctionnement des autres grands indices mondiaux en adoptant le principe de la capitalisation boursière flottante. Ce principe stipule que le calcul de l’indice prend en compte, outre la capitalisation boursière de l’entreprise, le nombre de ses titres disponibles à l’achat sur le marché.
Ainsi, sont favorisées des sociétés à capitalisation plus faible mais dont les titres disponibles sont en plus grand nombre (ce qui a pour effet de faire reculer les entreprises majoritairement détenues par l’État qui offrent peu de titres sur le marché). La représentativité par secteur est le second levier qui peut pousser une société à entrer ou sortir du CAC40.
Au 1er janvier 2013, la répartition des secteurs d’activité au sein du CAC40 était la suivante :
- Industrie : 26,9%
- Energie : 21,9%
- FIA (fonds d’investissement alternatifs) : 15,5%
- Services : 10,3%
- Pharmacie : 12,2%
- Luxe : 6,6%
- Agro-alimentaire : 6,6%
La capitalisation du CAC40 était, au 1er janvier 2013, de l’ordre de 700 milliards d’euros. Soit plus de la moitié de la totalité de la capitalisation de Euronext Paris.
Le CAC40, point par point
Si vous êtes déjà tombé sur des informations boursières à la télévision ou à la radio, vous avez sans doute entendu les experts évoquer la valeur du CAC40 en « points » : 4 250 points, par exemple. Cette mesure en points évolue en référence à la valeur d’origine de l’indice, fixée à sa création le 31 décembre 1987 à 1 000 points.
En sorte que l’évolution de l’indice se calcule en fonction de l’évolution du nombre de points. 1 000 euros investis en 1987 dans un produit indexé sur le CAC40, valent 3 000 euros si l’indice a atteint 3 000 points, ou 4 000 euros si l’indice a atteint 4 000 points, etc.
Au gré des événements et des conjonctures de l’économie mondiale, le CAC40, comme tout indice boursier, peut atteindre des niveaux hauts ou toucher le fond des niveaux les plus bas :
- Le 4 septembre 2000, au plus fort de la bulle spéculative Internet, l’indice atteignait son plus haut historique : 6 922,33 points.
- Le 26 septembre 2009, dans la foulée de la crise économique et financière, l’indice a touché son plus bas niveau des années 2000 : 2 754 points.
Le CAC40, à quoi ça sert ?
Le CAC40 est un indice de performance des grandes entreprises françaises sur les marchés financiers. C’est un indice boursier parmi d’autres, mais c’est surtout le plus suivi de la place de Paris. Si cet indice diminue, les experts en interprètent la baisse comme le reflet d’une mauvaise santé de l’économie hexagonale ; s’il remonte, à l’inverse, c’est que l’économie se porte bien.
En tant qu’indice, le CAC40 est donc un indicateur : il permet de suivre les évolutions et les tendances du marché des entreprises françaises, de juger de son dynamisme, de déterminer quels sont les secteurs les plus porteurs parmi ceux qui le composent et, au contraire, de voir ceux qui traversent une mauvaise passe.
Le CAC40 indiquant le volume de transactions effectuées en France, il est une sorte de thermomètre observé de près par les investisseurs étrangers et les institutions prêteuses. C’est, en effet, en fonction de l’état du marché que les investisseurs choisissent ou non de mettre leurs billes dans nos entreprises, et que les créanciers ajustent le taux des prêts accordés à notre pays.
Pour bien comprendre l’utilité du CAC40, comparons-le à un indice quelconque, par exemple le taux de natalité idéal. On établit une moyenne, mettons 1,5 enfant par femme. On lance une étude sur 40 Françaises représentatives pour déterminer le pourcentage des femmes situées au-dessus ou en dessous de la moyenne. Si une majorité se situe au-dessus, c’est que la natalité va bien.
C’est exactement le même principe pour le CAC40, à la différence que le réajustement en regard de cet indice boursier se fait en continu.
Voilà, je crois que vous savez maintenant pas mal de choses sur le CAC40, cette entité mystérieuse de la Bourse de Paris ! Pour ce qui est d’investir, je vous renvoie à un précédent article sur le sujet. Et n’oubliez pas qu’investir en bourse est toujours un risque, et qu’il faut surtout rester prudent !